Les récipients pour la vendange (1ère partie) : France, XIXe et XXe siècles

Par JJ Hervy

Les auteurs antiques (Caton, Columelle, Pline, Varron, Virgile …) décrivent dans leurs ouvrages, avec force détails, des scènes de vendange et de pressurage. Dans la campagne romaine, les vendangeurs posent les grappes dans des corbeilles (corbulae) faites en osier tressé sur une armature de petites branches et enduites intérieurement de poix pour en assurer l’étanchéité. Elles sont parfois attachées au cou des vendangeurs lorsqu’ils doivent grimper aux arbres sur lesquels poussent les vignes et garder les mains libres pour la cueillette. On se sert aussi de bacs en bois (alvei). Le contenu de ces petits récipients est ensuite  transvasé dans de grandes hottes portées à dos d’âne ou dans des cuves monoxyles que l’on place sur des chars pour les véhiculer jusqu’au pressoir. (1)

L’outillage ainsi décrit est resté en usage durant des siècles, jusqu’aux temps modernes de la mécanisation.

Généralités

Pour récolter le raisin, il existe de nombreux types de contenants adaptés aux différentes étapes de la vendange. On utilise successivement des paniers dont dispose chaque coupeur, puis des portoires (hottes ou bacs) dans lesquels on recueille le contenu des paniers et qui seront  vidés à leur tour dans des comportes ou douils, de plus grande capacité, pour être transportés sur des tombereaux jusqu’au lieu de pressurage.

La forme et la dénomination de ces récipients varient d’une région à l’autre et leur grande diversité s’explique tant par les contraintes techniques propres à chaque terroir que par les traditions et usages des vignerons locaux.

L’influence des progrès réalisés pour améliorer les méthodes de culture et de vinification a souvent rendu nécessaire l’évolution de l’outillage et a conduit à la disparition de certains instruments aujourd’hui conservés dans les musées.

Les paniers :

Description et utilisation

Le panier individuel doit être étanche et léger pour ne pas laisser passer le jus des grappes et, en se remplissant, rester facile à porter sans gêner le cueilleur. Il peut être en bois, en tôle ou en osier. L’osier n’était pas considéré comme  vraiment adapté aux régions où les raisins sont plus tendres et perdent facilement leur jus en s’écrasant. C’est pourquoi il n’était guère utilisé dans le midi (2)

La Champagne et la Bourgogne centrale ont longtemps conservé l’usage de paniers en osier alors qu’en Gironde le panier en bois (baillot) s’est imposé. Confectionné en pin collé et cloué avec une anse en châtaigner, le baillot  a des côtés de forme trapézoïdale et un fond rectangulaire .

  1. La Vigne dans l’Antiquité par Raymond Billard, 1913, p. 430 à 433
  2. Le matériel viticole par R.Brunet, 1910, p.167, 168.

Photos : collection CEF,Musée du Vin Paris – (Baillot : Coll. CEF, Musée du Vin Paris – inv. n° 1676.)

A suivre…