Les récipients pour la vendange (suite et fin) France XIXe, XXe siècles

Comportes et tombereaux

Par Jean Jacques Hervy

Nous avons vu précédemment que les portoirs individuels permettent de transporter un volume de raisin limité (environ 25 kg selon les modèles de hottes).

Au-delà de ce volume la charge devient trop lourde pour un seul porteur. Le contenu de ces portoirs est donc recueilli dans des contenants de taille plus importante (de 50 à 100 litres) pouvant être portés par deux hommes ou chargés sur le dos d’un animal.

Ces grandes bastes (en Gironde) ou comportes (dans le midi) ou bennes (en Bourgogne) sont fabriquées par des tonneliers ou des boisseliers. De forme cylindrique, conique ou aplatie, elles sont dotées de deux poignées ou d’une perche traversante dont les extrémités reposent sur les épaules de deux coltineurs.

En Champagne, on privilégie néanmoins l’osier parce que plus souple, permettant une meilleure aération, évitant ainsi l’échauffement du raisin et son éclatement. On utilise alors de grands paniers à deux anses, les mannequins.

Tous ces récipients ont une contenance régulière qui favorise le contrôle du volume de la récolte.

Lorsque la cuve ou le pressoir est trop éloigné des vignes, ces grands bacs sont entassés et arrimés sur des chars, ou vidés dans des contenants encore plus grands (doutils en Gironde, balonges en Bourgogne) pour être véhiculés jusqu’au cellier.

Pastière
Tombereau

Mais leur contenu peut aussi être versé dans des tombereaux étanches (les pastières dans l’Hérault). Car le souci du vigneron, surtout s’il produit des grands vins, est d’éviter que des manipulations trop nombreuses ne viennent compromettre la quantité et la qualité des raisins. A cet égard, le tombereau à vendange construit dans le Vaucluse au tout début du XXe siècle apparut comme un progrès notoire. Il évitait les transvasements intermédiaires en étant rempli dans les vignes et déversés directement dans les cuviers, grâce à son système à bascule.